
C’est finalement à Mark Wahlberg d’endosser le rôle du justicier ténébreux dépressif, Max Payne le bien nommé. Pourquoi pas. J’ai rien contre l’acteur, je sais presque pas dans quoi il a joué, mais ça je m’en fou un peu. L’important, c’est Max Payne. Puis une fois le héros choisit, vient la terrible épreuve de la bande annonce…
Pas loin. A ma grande surprise, la bande annonce a « eu la bonne idée » d’emprunter une des caractéristiques du jeu, point de vue narration : le format « Comic ».
Sauf que c’est pas le cas. Le film commence pas trop mal. Certes, on est rapidement déçu que ça ne commence pas exactement pareil que dans le jeu vidéo (le jeu commence avec un Max, armé, sur un immeuble avec des flics aux trousses), avec une scène où Max Payne, plongé dans l’eau glacé, nous sort son petit monologue pour nous mettre dans le bain et dans l’ambiance. Tant pis, ça passe quand même car l’esprit, l’idée est la même : tout ceci n’est finalement qu’un aperçu de la « fin » du film/jeu vidéo, avant de passer dans une sorte de « flashback » géant nous ramenant quelques jours plus tôt, pour tout nous raconter, avant de revenir à nouveau sur la scène de départ. C’est déjà ça de gagné pour une adaptation de ce calibre. Puis les minutes passent, le scénario se dévoile et forcément, on commence peu à peu à être déçu.
On est constamment tiraillé entre le « C‘est cool, il y a ce moment là dans le jeu, ce personnage là aussi ! » et le « Pourquoi ça se passe comme ça ? Pourquoi ils ont pas fait comme dans le jeu vidéo ? Pourquoi j’ai déjà plus de Popcorn après 10 minutes de film ?« . Ça fait plaisir de voir qu’ils n’ont pas oublié la scène de la mort de la femme de Max (bien que rapidement expédiée…) mais c’est aussi regrettable que le passage Lupino (le passage dans le Ragnarock, la boite de nuit) soit aussi rapidement torché ou que Max Payne du film soit trop « humain » (pas assez cynique, dépressif) par rapport à la machine à tuer sans âme du jeu. Tant pis, on s’y fait, parce qu’il faut bien que ça soit compatible avec le grand public.
Justement, c’est là que le film s’emmêle les pinceaux. Coté « Polar » (la partie grand public en gros), on a quelque chose de très convenu finalement, avec son lot de cliché, de scènes prévisibles (toujours les mêmes types de personnages avec le gentil keupin du héros qui meurt, le traître, la bonasse qui se fait flinguer etc.) qu’on a un peu vu et revu 10 fois. Normal dans un jeu vidéo qui s’inspirait des films policiers… Un jeu qui s’inspire de polar transformé en polar lui même, faut-il s’étonner de voir un tas de cliché ? Probablement pas… Malheureusement, ce ne sont pas les scènes d’actions qui rattraperont le tout, étant donné qu’elles se comptent sur les doigts d’une seule main en piteuse état. Très brèves, essayant avec plus ou moins de brio de combler la platitude du scénario avec quelques tentatives foireuse de sortir du Bullet Time parce que c’est comme ça dans le jeu… Sorte de clin d’oeil forcé du réalisateur, pour plaire aux fans. Mais ça le fait moyen. Ça passe, mais on s’attendait à mieux.
Finalement, c’est comme ça que je vais résumer le film. Ça passe, mais on s’attendait à mieux. On se doutait bien que ça ne serait pas une adaptation 100% fidèle du jeu, mais on regrette quand même que finalement, le côté « jeu vidéo » soit aussi peu poussé (autant y aller franchement niveau référence et clin d’oeil…) alors que malgré tout, le côté « Polar » soit aussi basique et trop respectueux des clichés du genre, qui ne laisse pas, ou presque, de surprises aux spectateur. On se retrouve finalement avec un film qui a le cul entre 2 chaises comme on dit, qui n’assume pas totalement son origine, en ayant du mal à s’accorder avec le type cinématographique auquel il est lié.
Pourtant… j’ai aimé le film quand même. Ça se laisse regarder malgré tout, on y passe, j’estime, un moment pas désagréable, sans doute parce que je connais (et je chéris dans un sens) Max Payne, le jeu de 2001… Le scénario est convenue, l’action peu présente, mais il se laisse suivre. Un avis biaisé peut être, mais l’essentiel est là, je me suis pas emmerdé et je crois bien que c’est l’essentiel…
Mais le film ne restera pas dans les annales, très clairement.